Le mot du maire
Comme dans toutes les collectivités, vos élus municipaux aidés par la direction des services doivent dès l’automne, commencer à préparer le budget communal prévisionnel pour l’année suivante. Avec pour 2023, la particularité d’une équation à plusieurs inconnus que nous devons essayer de résoudre. Et à part la boule de cristal plutôt opaque ces temps-ci à réserver aux voyants chevronnés, ou la technique approximative du doigt mouillé, j’avoue que l’exercice s’annonce ardu. N’ayant pas les dons de Madame Irma et voulant limiter au maximum la place du hasard, l’objectif reste d’essayer de construire un budget le plus fiable et réaliste possible.
Avant, il y a seulement quelques mois, les fondamentaux restaient solides : stabilité des taux d’intérêts, de l’inflation, des dépenses, du coût de l’énergie, des denrées alimentaires, maîtrise des recettes, ponction continue et immuable de l’État… Sur ce dernier point, force est de constater que Viriat sera l’une des rares communes du département de l’Ain qui ne bénéficiera plus de dotations à partir de 2023. Soit une perte annuelle d’environ 600 K€ par rapport à la situation initiale. D’autres communes, plus riches, continueront, elles, de les percevoir. Les voix de l’État… et ses calculs sont toujours aussi impénétrables !
L’année 2022 sera l’année de la rupture. Les tensions internationales bien aidées sans doute par quelques mouvements opportunistes et spéculatifs auront présidé au retour du spectre inflationniste entrainant dans son sillage une hausse des prix très significative. Pire, ce contexte particulier aura été le cruel révélateur de notre fragile dépendance vis-à-vis de secteurs sensibles dont celui de l’énergie. La transition écologique était déjà inscrite dans nos nécessaires mutations. Notre commune avait ainsi engagé un mouvement de fond en portant une action volontariste déclinée sur plusieurs axes : renforcement de l’isolation de nos bâtiments, changement des modes de chauffage, transformation de l’éclairage public, modernisation de notre flotte de véhicules avec passage à l’électrique, développement des mobilités douces… Il nous faut évidemment poursuivre et amplifier ces efforts mais ce sera insuffisant pour contenir les effets de l’onde de choc. Nous avons d’ores et déjà adopté un certain nombre de mesures pour tenter d’en limiter l’impact. Nos tarifs municipaux ont été réévalués, notamment la facturation aux familles du prix du repas du restaurant scolaire avec une hausse de + 10%, la commune prenant à sa charge une proportion supérieure. Et nous avons décidé d’un premier train de mesures dans le cadre d’un futur plan de sobriété énergétique.: température limitée à 19°C dans tous nos équipements administratifs, scolaires, festifs, sportifs autres que les gymnases, à 16°C pour le gymnase des Carronniers, et à 18°C pour celui des Crêts. À l’heure où j’écris ces mots, je ne sais pas si ces mesures seront suffisantes pour amortir l’évolution de certains postes de charges. Dans ces conditions, je n’exclue pas de recourir pour la première fois depuis 2001 à une augmentation du taux de nos impôts communaux. Réponse au 1er trimestre 2023 en espérant, d’ici là, un horizon dégagé et une visibilité budgétaire retrouvée.
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